• Les empereurs Moghols

    Bâbur :

     

    Les empereurs Moghols

     

     

    Bâbur est le premier moghol, fondateur de la dynastie qui règnera du XVIe siècle au XIXe siècle sur le Nord de l'Inde. Son nom de naissance est Zahir ud-din Muhammad, Bâbur étant un surnom octroyé ultérieurement et signifiant "panthère". Il est né le 14 février 1483. En 1494 il succède à son père à la tête du petit royaume de Farghana au Turkestan. Il décide très vite d'étendre ses territoires vers l'est. En 1504 il s'attaque à l'Afghanistan et capture Kaboul. Babur s'aperçoit alors du potentiel que représente l'Inde toute proche en terme de richesses. Il lance deux vagues d'invasion, une en 1523 et l'autre en 1525. Lors de cette dernière, et à la tête de seulement 12 000 hommes, il inflige une défaite décisive aux troupes d'Ibrahim Lodhi, sultan de Delhi.

    Cette bataille à lieu à Panipat, le 21 avril 1526, et se termine par la mort d'Ibrahim Lodhi. Babur poursuit alors son avancée vers Delhi puis Agra. Il se proclame sultan, marquant ainsi le début de l'ère moghole.

    L'année suivante son pouvoir est menacé par les états rajpoutes qui se sont alliés pour la circonstance afin de faire face à ce nouvel ennemi. Les troupes rajpoutes, emmenées par Rana Sanga et soutenues par les héritiers Lodhi, forment une force considérable. Les hostilités débutent le 16 mars 1527 à Khanwah près d'Agra. Bien qu'en sous nombre, les moghols repoussent les rajpoutes grâce au grand sens tactique de Babur et à une artillerie terriblement efficace. Cette victoire assure le contrôle total de Babur sur le nord de l'Inde.

    Babur eut l'intelligence de laisser la quasi-souveraineté des grandes régions qu'il contrôlait à des ministres compétents. Les chroniques de sa vie, le Babarnama, furent largement diffusées et lues dans son royaume.

    Lorsqu'il meurt le 30 décembre 1530 l'Empire moghol qu'il laisse s'étend de son Turkestan d'origine à l'est de l'Inde en passant par l'Afghanistan, le Penjab et Delhi.

    Puis lui succède Houmayoun ( 1508 - 1556), son fils. Il règne 10 ans avant d'être détrôné en 1540 par l'Afghan Sher Shah, véritable organisateur de l'empire naissant. À la mort de celui-ci (1545), il retrouve son trône.

     

     

    Akbar :

     

     

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    C'est au Pakistan, pendant l'exil de son père l'empereur moghol Humayun, que Akbar voit le jour le 15 octobre 1542. Il est encore un enfant lorsque Humayun restaure le pouvoir moghol à Delhi et seulement 13 ans lorsque son père meurt le 11 février 1556. Bairam Khan, son tuteur, le couronne trois jours plus tard et devient régent du royaume. C'est lui qui sauvera le royaume moghol en battant les troupes du général Hemu lors de la seconde bataille de Panipat en 1556 et c'est lui qui permettra aux Moghols de remporter de nombreuses batailles.

    Mais en 1560 Akbar décide de s'émanciper et met fin à la régence. Bairam Khan organise une révolte rapidement matée par Akbar. Il devient alors, à 18 ans, le maître absolu de l'Empire moghol.

    Doté d'une étonnante ouverture d'esprit et d'une grande intelligence politique, et bien que quasiment illettré, Akbar entreprend de profondes réformes, tant administratives que culturelles. Il décide que l'empereur conserve le pouvoir absolu, aidé par un conseil des ministres dirigé par le Vizir. Il divise son royaume en grandes provinces en mettant à leur tête un gouverneur (le sudebard, qui deviendra par la suite le nawab) assisté d'un administrateur civil (le diwan) chargé entre autres de la collecte de l'impôt. Il rend plus souple le système juridique même s'il en reste le juge suprême. En 1563 Akbar abolit la jizia, taxe que devaient payer les pèlerins hindous, une mesure révolutionnaire à l'époque. Il lève les restrictions liées à la construction des temples hindous, interdit les mariages consanguins et rend illégal la pratique de la sati (sacrifice rituel des veuves hindoues).

     

    Pour marquer sa tolérance religieuse il épouse de nombreuses princesses hindoues et même une chrétienne. Son épouse la plus importante reste cependant Jodha Bai, princesse rajpoute, qui donnera naissance au prince héritier Salim.

    Akbar est aussi un amoureux des arts et sera un grand mécène. Il fait venir à sa cour les plus grands artistes de l'époque. Mais cela ne doit pas faire oublier que Akbar est avant tout un conquérant. Dès sa prise réelle de pouvoir en 1560 il décide de s'attaquer aux royaumes rajpoutes. La plupart du temps, plutôt que d'occuper ces territoires par la force, il leur laisse une certaine autonomie et épouse les princesses.

    Cependant Akbar est impitoyable avec les chefs rajpoutes qui lui résistent, comme celui de Mewar dont il assiège Chittor, la capitale en 1567. Après la chute de celle-ci, il ordonne un massacre général. Les dirigeants du Mewar échappèrent néanmoins à la mort et le Mewar ne sera jamais pris par Akbar.

    Akbar s'empare ensuite du Gujarat et de l'important port de Surat en 1573, puis du Bengale en 1576, du Cachemire en 1586, de l'Orissa en 1592 et du Sindh en 1595. Pour célébrer sa victoire sur le Gujarat, Akbar décida de bâtir une nouvelle capitale à Sikri où habitait le saint Salim Christi qu'Akbar aimait particulièrement.

    Il la nomma Fatehpur Sikri et elle devint effectivement capitale de l'Empire moghol entre 1569 et 1585, date à laquelle Akbar l'abandonna totalement pour retourner à Agra.

    Les dernières années du règne d'Akbar seront marquées par les frasques du prince héritier Salim. celui-ci refuse de suivre les directives de son père et va s'installer à Allahabad. Il s'empare de plusieurs provinces et frappe même de la monnaie à son nom. Finalement, Akbar le désigne officiellement qui deviendra Jahangir, comme l'héritier du trône. Il meurt peu après le 27 octobre 1605. Il est enterré à Sikandara, près d'Agra.

     

     

    Jahangir :

     

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    Devenu empereur, Selim prend le nom de Jahangir (r. 1605 – 1672), « le possesseur du monde » en persan. 

    Dès sa montée sur le trône, Jahangir doit défaire une rébellion menée par son fils Khrosrow. Celui-ci, vaincu, est emprisonné en 1606. La suite du règne de Jahangir se révèlera beaucoup plus pacifique, malgré quelques campagnes militaires dans le Deccan et le Mewar.

    Le pouvoir de Jahangir s’appuie sur les richesses de l’Inde du nord et l’efficace système administratif établi par son père. Le Moghol a une grande ambition : faire briller de mille feux son empire en faisant resplendir ses arts et sa culture !

     

    Le nouveau souverain, en effet, a un goût prononcé pour les arts. Il s’intéresse également aux sciences, à la théologie et à toutes les autres formes de savoirs. C’est sous son règne que la peinture moghole atteint son apogée. Jahangir a aussi un goût prononcé pour les arts décoratifs, y compris européens.

    Cet « empereur-artiste » fait ainsi construire les superbes jardins de Shalimar au Cachemire, région dont il apprécie les paysages montagneux et le climat agréable. Contrairement à de nombreux empereurs moghols, le monarque manifeste en revanche peu d’intérêt pour l’architecture monumentale.

     L’hédonisme affiché du souverain a plusieurs fois suscité le scandale. Il est rapidement affecté par son addiction à l’alcool, un mal qui avait déjà emporté son frère Mourad. Cette dépendance le rend de moins en moins apte à gouverner son territoire.

    La relation de Jahangir avec sa femme Nour Jahan (« lumière du monde »), une musulmane sunnite très orthodoxe, a fortement marqué ses contemporains. D’une grande beauté, cette Persane fait également montre d’un grand sens politique. Elle parvient à défendre les intérêts de ses proches et à accroître son influence auprès de son mari, de plus en plus affaibli par son ivrognerie.

    Lorsque Jahangir meurt en 1627, Nour Jahan joue un rôle clé dans la guerre de succession qui éclate alors entre ses fils.

    Après le décès de Jahangir, les princes Khurram et Sharyar s’affrontent sans merci. Nour Jahan décide d’appuyer le second : elle le juge manipulable. Mais c’est bien Khurram qui l’emporte.

    Khurram prend le nom de Shah Jahan. Le premier acte de son long règne de trente ans (1628-1658) est d’exiler sa belle-mère félonne.

     

     

    Shah Jahan :

     

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    Né en 1592, le prince Khurram, deuxième fils de Jehangir, monte sur le trône de l'Empire moghol le 24 janvier 1628 et prend le nom de Shah Jahan. Il hérite de ce qui est alors le plus vaste et le plus riche empire du monde.

    Décidé à poursuivre l'œuvre de ses prédécesseurs, Shah Jahan mène plusieurs campagnes militaires destinées à étendre l'empire. S'il réussit à s'emparer de quelques royaumes rajputs, il ne réussira néanmoins jamais à percer en Asie Centrale. 

    En 1638 l'empereur décide de faire de Delhi sa capitale.

    Il quitte donc Agra et s'installe dans un quartier de Delhi totalement construit pour cette occasion, Shahjahanbad. Il fait bâtir de nombreux chefs-d'œuvre architecturaux (le Fort Rouge, la Jama Masjid, etc...) et fait fabriquer le Trône du Paon en or et pierres précieuses.

    Pour financer tout cela Shah Jahan augmente les impôts et crée des taxes. Son règne est également marqué par un retour à l'orthodoxie islamiste qui s'accompagne de nombreuses exactions à l'encontre des hindous.

    Mais le règne de Shah Jahan reste surtout marqué par la construction de son chef d'œuvre : le Taj Mahal. Au décès de son épouse favorite, Mumtaz Mahal, morte en couche en 1631, Shah Jahan décide de lui construire, à Agra, le plus beau des mausolées. 20 000 ouvriers et 20 années sont nécessaires à l'édification de ce monument exceptionnel.

    Les années 1650 marquent le zénith de l'Empire moghol. En 1657 Shah Jahan tombe gravement malade. Ses quatre fils légitimes se disputent alors sa succession. C'est finalement Aurangazeb qui surclassera ses frères. Le 8 juin 1658 il décide de faire emprisonner son père au fort d'Agra et se proclame empereur. Shah Jahan passera les dernières années de sa vie enfermé et alité dans une chambre donnant sur le Taj Mahal.

    Il meurt en 1666 et est enterré aux côtés de Mumtaz Mahal.

     

     

    Auranzeb :

     

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    Aurangzeb (1618 - 1707) en 1658 qui enferme son père jusqu'à sa mort dans le Fort Rouge d'où il peut contempler de sa fenêtre, de l'autre côté du fleuve, le mausolée de son épouse. Aurangzeb est très cruel, il fait assassiner ses trois frères pour éliminer toute concurrence. Fanatique religieux, il détruit les temples hindous même dans les villes saintes comme Vârânasî (Bénarès) qu'il renomme d'après le nom du prophète. Il détruira les liens qu'Akbar avait tissés entre les différentes communautés religieuses.

     

     

    Mouhammad Bahâdour Shâh :

     

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    Le dernier représentant de cette dynastie, Mouhammad Bahâdour Shâh (1775 - 1862), dont les deux fils furent exécutés par les Britanniques, fut acclamé par les révoltés Shipahî (Cipayes) comme leur  empereur. Puis il est détrôné par les vrais maîtres du pays en 1857, les Anglais et arrêté et déporté à Rangoon (Birmanie) où il acheva sa vie.


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